Augmentation mammaire en dual plan

Le sein représente un volume naturellement :

• mobile
• souple de consistance
• homogène lors du touché

Toute la difficulté va être de reproduire ces trois éléments après une augmentation du volume des seins par prothèse.
Il semble que la position idéale d’une prothèse de souplesse superposable à celle du sein, serait dans le sein.

Il devient donc évident de situer la prothèse en arrière de la glande mammaire, mais aussi de la faire pénétrer dans le sein en ouvrant la face arrière de la glande (mammotomie).

Malgré tout le sein est plus menu sur la région située au-dessus de l’aréole. Dans cette zone il est souhaitable, pour mieux recouvrir la prothèse, d’interposer le bord inférieur du muscle grand pectoral. Ainsi la prothèse devient invisible.

Il s’agit de là du positionnement en dual plan.

L’implant est situé en arrière de muscle grand pectoral sur la région haute du sein, et dans le sein sur la région basse.

La prothèse est ainsi invisible sur la zone critique  haute du sein, et pénètre dans le sein sur la région basse gage de souplesse et mobilité.

Je reviendrai ultérieurement sur le choix de la prothèse et de sa souplesse.

Concernant les autres positions de prothèses possibles : 

La position rétro musculaire

L’implant est exclusivement positionné en arrière du muscle grand pectoral.

Je reproche  à cette position :

Un implant piégé derrière une sangle musculaire, occasionnant un aspect figé, sa mobilité lors de la contraction musculaire.

Esthétiquement un sillon sous-mammaire moins bien défini.

Une double tonalité lors du toucher, avec un sein tendre en avant,  un implant raffermit par la pression musculaire en arrière.

Une évolution bloquante de l’implant dans le temps, alors que le sein naturellement continue sa route vers le bas.

Cela fait une quinzaine d’années que je ne positionne plus les implants en rétro musculaire stricte.

La position rétro mammaire stricte

Je reproche à cette position :

Sur la région au dessus de l’aréole, la possible visibilité des bords de la prothèse et survenue de vagues intesthétiques.

Ne laisser aucune trace …

… le choix de l’implant, toute une réflexion en perspective ... 

Ce que j’écris dans ce chapitre n’engage que moi, mon expérience, ma liberté de penser :  Une prothèse est confectionnée d’une enveloppe et d’un remplissage. 

L’enveloppe des prothèses

• Sa matière : gel de silicone. 

Son aspect de surface: déclinée de l’hyper texturée (velours rugueux) en passant par texturée, micro texturée puis lisse.

Pourquoi l’une plus que l’autre … chaque chirurgien a ses habitudes, ses convictions, mais aucun ne peut le prouver. Seul le revêtement hyper texturé propre à une ou deux marques d’implants sont à prohiber car semble responsable de l’exceptionnel -1/400000- lymphome anaplasique à grande cellule.

•  Son épaisseur : depuis une dizaine d’années, les laboratoires producteurs de prothèses nous vantent les résultats de tests mécaniques des enveloppes épaisses. Mon expérience a mis en évidence que les parois épaisses, donc moins souples, n’étaient pas plus résistantes dans le temps, voir le contraire, que les enveloppes fines et souples (« le chêne et le roseaux »). Par contre une paroi épaisse s’avère bien plus visible à l’œil et ressentie au toucher.

Ainsi, je préfère des enveloppes fines et souples.

Le contenu des prothèses

• Remplie d’eau : pas trop tendance, possiblement plus fragile, et visible par manifestation de vagues, bien moins satisfaisant au toucher.

• Remplie de gel de silicone :

Il existe deux types de gel de silicone :

-  le Nusil, plus élastique, trop rebondissons au toucher, fracturable.

- Le Apply, moins élastique et plus plastique, plus proche de la texture de la glande mammaire, non fracturable.

- C’est donc vers ce dernier gel, l’Apply, que je me suis tourné.

À noter que tous les gels, qu’ils soient du Nusyl ou Apply sont dorénavant cohésifs. Ces gels se tiennent et ne dégoulinent plus comme une sorte d’huile épaisse lorsque l’enveloppe se fissure.

Le remplissage d’un implant joue un rôle très important :

• Plus l’implant est rempli, plus il est dur et ferme.

• Moins un implant est rempli, plus il est souple et tendre.

• Ainsi j’utilise des implants souples et tendres, se rapprochant au mieux de la qualité de la glande mammaire.

• Il s’agit de prothèses plus délicates à positionner, car elles se modèlent sur la forme de l’espace dans lequel elles sont  positionnées.

• à contrario, les prothèses plus remplies, donc plus fermes, en vogue actuellement, adaptent leur environnement à leur forme, mais restent bien trop fermes.

La forme

Prothèse Anatomique préformée en demi gouttes

 … versus …

prothèse Ronde à parois fines est très souple ?

J’ai longtemps été dogmatique à propos des implants anatomiques que je considérais comme les plus naturels. Depuis que j’ai découvert des implants à parois fines et très souples, se modelant dans leur loge de réception,  je reste très humble ... et c’est au bloc opératoire, en essayant ces deux formes d’implants, que je prends ma décision finale, favorisant ainsi, à aspect esthétique égal, les implants ronds et très souples à parois fines, gage de toucher plus souples.

Enfin, peu de laboratoires proposent des implants :

• à enveloppes fines,

• remplies avec du gel Apply,

• et pourcentage de remplissage bas,

• si Anatomique à bord supérieur très fin.

J’ai sélectionnez le laboratoire Nagor@, marque écossaise, qui diffuse ses implants, depuis 1979, en Europe et dans le monde.

Ces implants, loin d’être des « low cost » ne présentent ni dans les études, ni dans les forums des taux de rupture attirant l’attention.

Le volume de la prothèse

On peut considérer qu’une augmentation d’une taille de soutien gorge correspond à prothèse de 160-180cc.

La majeure partie de mes patientes souhaitent un bonnet C, et l’augmentation moyenne se situe autour de 270cc.